Ce terme anglo-saxon traduit par « surcyclage » ou « recyclage par le haut » consiste à fabriquer des produits à partir de matières ou objets dont on n’a plus l’usage pour en créer de nouveaux, de qualité ou d’utilité supérieures. Autrement dit on crée du neuf, du beau, du solide avec du vieux !
Le principe de l’upcycling consiste à récupérer des matériaux ne pouvant plus remplir leur fonction initiale pour les utiliser autrement, les concevoir comme matière première intéressante du fait de leurs qualités intrinsèques. Envisagés autrement, ces produits de rebut (caoutchouc, bois, tissu, carton…) retrouvent une valeur et deviennent matériaux inédits pour l’architecture intérieure, l’univers du jardin, le monde de la mode ou même les galeries d’art.
L’upcycling se décline dans tous les domaines. Si l’engouement actuel pour cette pratique est lié à une plus grande conscience environnementale du consommateur, rappelons que ce concept ne date pas d’hier. Dès les années 90, des initiatives de surcyclage apparaissent dans le domaine de la haute couture. Ainsi, le créateur belge Martin Margiela élabore toute une collection à partir de matières premières existantes qu’il revalorise.
C’est en 2002 que le concept d’upcycling apparaît dans un ouvrage intitulé Cradle to Cradle : remaking the way we make things (du berceau au berceau : créer et recycler à l’infini). Les auteurs, l’architecte William McDonough et le chimiste Michael Braungart forts de leur double expérience, théorisent la réutilisation en mieux d’objets ou matériaux destinés à être jetés. Non seulement ils leurs offrent un autre avenir que la poubelle du sous-sol mais les innovateurs réintroduisent dans la chaîne de consommation ces produits en leur donnant une valeur supérieure. Il s’agit là d’un recyclage en adéquation totale avec le développement durable puisque le matériau d’origine n’est pas déconstruit au préalable mais utilisé tel quel. On va donc au-delà du recyclage ordinaire qui nécessite un tri des matières sur un même objet ainsi qu’une transformation (découpage ou fonte) pour le reproduire à l’identique. Même si la démarche du recyclage est vertueuse, elle nécessite une dépense d’énergie non négligeable.
L’upcycling ouvre donc le champ à une production éco-responsable qu’il est devenu nécessaire et même urgent de développer.
On constate que le monde de la mode s’en empare avec inventivité.
Ainsi, la créatrice Stella McCartney dévoile une collection printemps – été 2020/2021 dont la majorité des pièces est composée de matériaux réutilisés. L’engagement de la styliste anglaise dans le mouvement du développement durable la pousse sans cesse à innover pour créer de nouvelles matières éco-responsables et à s’engager dans la voie de l’upcycling .
Plus accessible à tous, la filière du prêt à porter prend sa place dans ce procédé de création et prouve qu’elle n’est pas en reste pour inventer de nouvelle vie à des objets ou matériaux voués à la destruction.
Notre marque SAINT LAZARE fondée en 2019 s’est engagée dans ce sens en créant des accessoires de mode et bagages, à partir de matières détournées, telles que des ceintures de sécurité, des uniformes de l'armée, des lances à incendie...
Nous avons fait le choix d’une fabrication française afin de prendre en compte l’empreinte carbone tout en s’adressant à des artisans dont le savoir-faire garantit un travail de qualité. Nous cherchons en permanence à aller vers plus de sobriété énergétique tout en créant des produits chics et durables.
Force est de constater que l’upcycling est une démarche éco-responsable qu’il est nécessaire de développer dans tous les domaines de la vie quotidienne. Elle est exigeante car elle oblige à tenir compte des contraintes liées aux matières réutilisées et réclame une inventivité permanente au niveau de la fabrication du nouveau produit. On peut dire en somme, que cette démarche est vivifiante pour nos méninges mais encore plus pour notre planète.